10 erreurs qui freinent ta progression au karaté

🥋 Tu as déjà quelques années de pratique dans les arts martiaux, ou encore tu débutes le karaté, et tu as le sentiment de ne pas progresser rapidement ? Il est fort possible que tu ne suives pas certaines règles importantes, et que tu fasses des erreurs classiques. Je pratique le karaté depuis 35 ans, et je l’enseigne depuis près de 25 ans : j’ai moi aussi eu des freins dans ma progression, car il faut du temps pour comprendre certains choses. Dans cet article, je te partage les 10 erreurs à éviter pour progresser dans ta pratique martiale. Bien sûr, il y en a d’autres : celles-ci sont les principales à mes yeux, et le fruit de mon expérience personnelle.

1 – Manquer d’attention

Sois attentif lors des démonstrations/explications de ton instructeur, même si tu as l’impression de déjà connaître, ou d’avoir compris l’exercice. Avec l’expérience et l’observation active, tu verras des détails supplémentaires aux consignes données à l’oral, que d’autres ne verront pas (un armement, une absorption, un décalage, un contrôle, une ouverture, un transfert…).

2 – Surestimer son niveau

A chaque entraînement, met ton égo de côté et donne le meilleur de toi-même, quel que soit l’exercice. Si tu penses qu’on te fait répéter des mouvements que tu crois connaître, tu es dans l’erreur. Vise plutôt à t’améliorer (vitesse, précision, puissance, relâchement, respiration, sensations…). Garder l’esprit du débutant, “shoshin” en japonais, est surement un des conseils les plus précieux pour progresser.

3 – Brûler des étapes

Ne cherche pas à aller “trop vite” (nouveaux kata, techniques avancées, course aux grades…). La répétition et le perfectionnement des fondamentaux (“kihon“) est ce qui te fera vraiment progresser, le reste suivra naturellement. N’oublie pas que les grands maîtres de karaté nous ont enseigné qu’une vie entière ne suffit pas à maîtriser les techniques de base, et que chacun doit progresser à son propre rythme. A méditer.

4 – Rater des entraînements

Sois assidu et régulier aux cours de karaté. Quand tu rates un cours, tu manques une partie de l’enseignement et il te faudra redoubler d’effort pour rattraper l’entraînement perdu. Ne cherche pas de mauvaises excuses pour ne pas venir, et au contraire, développe ton mental à cette occasion. Je te conseille cet article que j’ai écrit il y a quelques années : 10 raisons de ne pas manquer un entraînement.

5 – Faire autre chose que ce qui est demandé

Suis à la lettre les consignes de l’exercice que ton professeur a montré. Ne le modifie pas et n’ajoute pas de techniques “parce que tu connais déjà” ou parce que “c’est trop facile pour toi”. Par exemple, s’il est demandé à un sous-groupe de faire 10 fois le premier kata, il n’y a aucune de raison de changer pour un autre kata, ou de s’arrêter avant les 10 exécutions (“parce que ça va, on connait le premier kata…“). Lorsqu’il jugera bon de donner un exercice plus difficile, il le fera : chaque chose en son temps.

6 – Rester dans sa zone de confort

Au dojo, travaille le plus possible avec des partenaires différents. Ne cherche pas la facilité et le confort : quoi de pire que de pratiquer toujours avec la personne que tu connais par cœur et qui ne va jamais te surprendre ? Varie les gabarits, les âges et les grades. Les ceintures blanches sont un bon exemple : il faut être très attentif car bien souvent, elles vont faire une toute autre attaque que celle à laquelle on s’attend !

7 – Travailler toujours à la même vitesse

Exécute lentement les techniques (kihon / kata / kumite) pour prendre conscience de la décomposition de chaque mouvement (armement et exécution, muscles et articulations sollicités, transferts de poids, respiration, relâchement…). Avec l’expérience tu verras où sont les difficultés et tu trouveras des pistes de progrès. Aller vite peut donner la sensation de maîtrise, alors que souvent c’est tout le contraire. Enfin, pour les plus avancés, travailler en survitesse te mettra face à de nouvelles sensations et te permettra aussi de progresser.

8 – S’entraîner uniquement au dojo

Entraîne-toi de façon personnelle : physiquement (chez toi ou en extérieur – tu peux même te filmer pour voir tes erreurs) et intellectuellement (lectures martiales, vidéos de kata, recherche de bunkai…). C’est indispensable pour les ceintures noires, au fur et à mesure qu’on monte en grade. Le 8° précepte de Funakoshi Gichin nous le rappelle : “La pratique du karaté ne saurait se cantonner au seul dojo” (voir mes 10 livres de karaté à posséder absolument).

9 – Ne pas faire de stages

Participe à des stages (dans ton club s’il en organise, ou à l’extérieur – des senseis japonais renommés viennent en France tous les ans) sur les conseils et avis de ton instructeur. Cela te permettra de t’entraîner avec d’autres karatékas, de découvrir des exercices nouveaux et des pédagogies différentes. Attention toutefois à ne pas trop te disperser : ton professeur saura te proposer les stages appropriés à ton niveau. Par respect, si tu trouves un stage qui t’intéresse, demande lui ce qu’il en pense avant de t’y rendre.

10 – Passer outre les conseils du sensei

Écoute et applique les corrections et les recommandations que t’apporte ton sensei (assez souvent cela rentre par une oreille et ressort aussitôt par l’autre). Il est passé par là avant toi, et il connaît tes points forts et tes axes de progrès. Son but est de t’accompagner et de te permettre de t’élever dans ta pratique martiale : c’est probablement la personne la mieux placée pour te faire progresser. Si tu en doutes, et que l’enseignement ne te convient pas, c’est qu’il est peut-être mieux pour toi de changer de club ou de discipline. Oss !

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